INSTALLATION DES VAISSEAUX : Missiessy Quiès de 1797

Missiessy justifiait sa démarche qui se veut scientifique :

 « L’installation des vaisseaux est une des parties de la Marine la moins avancée….

Il explique ensuite sa méthode : « Nous avons établi de la manière la plus avantageuse, dans chaque lieu du bâtiment : les objets fixes qui sont nécessaires à la navigation ; nous les avons ensuite accordés, le mieux qu’il nous a été possible, avec les dispositions favorables au combat, et propres à en accélérer la préparation… »

L’ouvrage est divisé en sept chapitres qui examinent la disposition des objets et des hommes par lieu : la cale, le faux-pont, la 1ère batterie, la 2e batterie, les gaillards, les hunes et les dehors du vaisseau. Mais surtout l’accent est mis sur l’organisation des hommes dans tous les cas possibles :  « Chaque homme de l’équipage est désigné par un numéro particulier » et il est ensuite désigné pour tous les rôles possibles à bord d’un vaisseau : rôle de combat pour un bord et pour deux bords, rôle de mouillage, de plat, de couchage etc.

 Cette analyse par rôle est étonnamment moderne et est adoptée de nos jours à bord de tous les navires de guerre. Missiessy se doutait que son organisation serait très coercitive et qu’elle risquait de ne pas être appréciée par les commandants des vaisseaux. Il se réfugia derrière une justification scientifique en présentant cette partie de l’ouvrage comme presque anodine : «  la répartition de l’équipage pour les différentes manœuvres à l’ancre et à la voile, pour le combat, l’abordage une descente, etc. devant être considérée comme une dépendance de l’installation, nous avons terminé l’ouvrage par ce travail » .

Ouvrage de 416 pages sur papier ivoire de 90 grs et de 9 planches hors formats sur papier fort de 115grs.

Format 20 cm x 28 cm.

L'auteur :

Burgues de Missiessy est  né à Toulon en 1756 dans une vieille famille toulonnaise. Après une brillante guerre d’Amérique notamment comme second sur la Surveillante en 1780 et 1781. Il embarque sur le vaisseau de 74 le Léopard en 1787 sous les ordres de Kersaint.  Leur mission : tester le nouveau plan Sané et mettre au point une méthode d’arrimage valable pour tous les vaisseaux de 74 canons français.

Au cours de la croisière 1787, Missiessy, en accord avec Kersaint, a ramené dans les tranches centrales du vaisseau tout ce qui pouvait l’être. Deux points furent particulièrement mis en œuvre : les biscuits et le charbon de terre pour les cuisines, ce qui permit de dégager de l’espace dans la cale. Il peut également jouer sur le stockage du biscuit de mer destiné à l’équipage.

En récompense de ces travaux,  Missiessy-Quiès reçut le commandement de la corvette la Belette puis le 2 novembre 1791, celui de la frégate la Modeste de 36 canons. Il est promu capitaine de vaisseau le 1^er janvier 1792.

 Acceptant le nouveau régime, il reçut, le 10 juin 1792, le commandement du Centaure de 74 canons, dans l’escadre de l’amiral Truguet. Missiessy-Quiès fut accusé d’être hostile à la Révolution et s’enfuit en Italie en 1794. De retour  en 1795, il est réintégré comme adjoint de Borda à la direction des cartes et plans, à Paris, avec mission de faire adopter le système métrique dans la marine. Il se fait alors appeler Missiessy-Burgues.

Autore : Missiessy Quiès